L'histoire de l'Hippodrome Le 1er août 1874, 10 000 personnes venues de tout le Nord de la France et de Belgique assistent aux sept courses programmées lors de la première réunion officielle organisée sur l’hippodrome « d’essai » de La Capelle. Les « grandes familles » de la région ont fait le déplacement, et paradent dans des attelages princiers tirés par quatre chevaux. Le soir, la grande rue est illuminée par un double cordon de 3 000 lanternes vénitiennes, tandis que la « demi-lune » est éclairée par plus de 2 000 verres de couleur. Petite bourgade rurale de 2 000 âmes, La Capelle n’a jamais vécu pareille journée.
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La deuxième réunion, organisée un an plus tard restera elle aussi dans les mémoires, mais pour des raisons beaucoup moins positives : l’une des tribunes s’effondre, plusieurs dizaines de spectateurs sont blessés. Ce premier coup du sort aurait pu mettre fin à l’aventure de l’hippodrome, mais ses responsables décidèrent alors de réagir en érigeant un principe qui semble avoir guidé leurs successeurs : quand un problème se pose, il faut y répondre en revoyant ses ambitions à la hausse ! Ils décident donc de construire de nouvelles tribunes en bois, plus grandes, puis en fer dont la construction fut achevée en 1903.
Les premières années du 20ème siècle sont un quasi âge d’or pour l’hippodrome, réputé pour la qualité de ses pistes en herbe. Chaque été, la réunion annuelle attire, en plus du public régional, une clientèle élégante et huppée. Des trains spéciaux sont affrétés au départ de Fourmies, de Caudry ou de Vervins. Chaque journée de course se termine par un grand bal public et un feu d’artifice. |
La fête s’achève dans le bruit et la fureur, avec la première guerre mondiale. L’armée allemande transforme le champ de courses en terrain d’aviation. Les tribunes sont totalement démontées en 1916. Au départ des troupes d’occupation, il ne reste plus rien. Une nouvelle équipe va pourtant une nouvelle fois accomplir des miracles : des exploitants agricoles prêtent leurs chevaux et leurs outils pour labourer, herser et rouler de nouvelles pistes, on décide de reconstruire des tribunes encore plus grandes pouvant accueillir 2 500 spectateurs. Le 8 août 1920, l’hippodrome reprend vie, et le succès est encore au rendez-vous. En 1922, on décide même d’organiser deux réunions par an, avant de passer à trois en 1924 et à quatre en 1928.
Le 10 août 1924, l’inauguration des nouvelles tribunes se déroule durant la journée du cinquantenaire de l’hippodrome. Un véritable triomphe puisque 25 000 spectateurs ont fait le déplacement (on recense également 50 000 voitures, un record pour l’époque). Suivent encore une fois des années fastes, durant lesquelles l’hippodrome acceuille la fine fleur des chevaux et des jockeys français. En 1933 une nouvelle piste est même créée pour les trotteurs. Mais une nouvelle fois la guerre va tout remettre en cause. En 1939, l’armée française réquisitionne l’hippodrome pour y cantonner les régiments frontaliers en formation. L’hiver venu, on fait bruler tout le bois trouvé sur le champ de courses, des obstacles aux clôtures en passant par le mobilier. A partir du 10 Mai 1940, les bombardements allemands détruisent la majeure partie des tribunes et des boxes. L’armée occupante transformera ensuite l’hippodrome en champ de manœuvres.
Comme après la « Grande guerre », une nouvelle équipe décide à la libération de reconstruire "en mieux" tout ce qui a disparu. On refait de nouvelles pistes et des virages relevés en utilisant les décombres des maisons bombardées en mai 40. De nouvelles tribunes so |